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Publié par Andreas N.

Manolis KALOMIRIS et la musique classique grecque

 

Manolis KALOMIRIS (Μανώλης Καλομοίρης), musicien et compositeur grec né à Smyrne le 14 décembre 1883 et mort à Athènes le 3 avril 1962. Il est la figure de proue de la musique grecque savante de la première moitié du XXème siècle.

Son père Yannis est philologue, originaire de l’île de Samos. Alors que sa mère veut en faire un médecin, Manolis étudie d’abord le piano à Athènes, puis à Constantinople, enfin à Vienne. Il épouse Chariklia Papamoschou et part en 1906 enseigner la musique en Russie, à Kharkov (aujourd’hui en Ukraine). En 1910, il s’installe définitivement en Grèce.

Il est nommé Professeur de piano et de hautes études théoriques au Conservatoire d’Athènes. Son objectif est de créer une école nationale, sur le modèle d’autres pays européens, qui se baserait sur le romantisme allemand enrichi de motifs grecs. Il reproche à l’école de l’Heptanèse (îles ioniennes) son « italianisme » et sa négligence des éléments grecs, créant ainsi une concurrence entre l’Ecole Nationale et celle de l’Heptanèse.

S’ensuit une création musicale très riche, où Kalomiris s’inspire des traditions byzantines et de la poésie populaire néo-grecque.

En 1919, il fonde le « Conservatoire Hellénique » qu’il dirige jusqu’en 1926. Puis il crée le « Conservatoire National » dont il est le directeur jusqu’en 1948.

Toujours en 1919, il est nommé Inspecteur général, chef de musique, de toutes les fanfares militaires d’Athènes. Parallèlement, il développe une œuvre pédagogique immense traçant chaque facette de la vie musicale du pays. Parmi les distinctions grecques qu’il reçoit, il est nommé à l’Académie d’Athènes en 1945.

Kalomiris marque ainsi la physionomie culturelle grecque. Il reste un brillant orchestrateur et un fin connaisseur de l'écriture horizontale. Sa dernière œuvre, Constantin Paléologue, est le meilleur exemple de cette double inspiration et des capacités orchestrales et dramatiques du compositeur. Il a droit à des obsèques nationales très suivies.

 

 

Sa création musicale, même héritière du drame wagnérien et du « Groupe des cinq » (compositeurs russes), reste très personnelle car basée essentiellement sur le chant populaire.

Kalomiris compose de nombreuses œuvres dans des genres différents. Cinq opéras, trois symphonies, un concert pour piano, des cycles de chansons pour voix et orchestre ou pour voix et piano (harmonisations de chansons populaires), œuvres pour piano, ballades, rhapsodies, musiques de chambre, œuvres chorégraphiques et pour enfants.

Il met en musique des poésies populaires et les poèmes de Kostis Palamas, d’Anguèlos Sikélianos, de Dionysios Solomos, … Véritables joyaux.

Il écrit également des manuels pédagogiques sur la théorie musicale et, à une époque où les programmes d’enseignement de la musique se limitaient à Athènes et étaient écrits en français, Kalomiris déploie un réseau de conservatoires dans toute la Grèce et écrit des manuels qui s’adressent aux Grecs en langue démotique (qu’il soutient fermement face à la langue pure).

Plusieurs grands noms de la musique sont passés par son Conservatoire National : Maria Callas, Miltiades Caridis, Dimitri Dragatakis, Philippos Tsalachouris, … et pendant des années, la grande majorité des chanteurs de l’Οpéra d’Athènes étaient issus de ce Conservatoire.
Quelques portraits du compositeur.
Quelques portraits du compositeur.Quelques portraits du compositeur.
Quelques portraits du compositeur.Quelques portraits du compositeur.

Quelques portraits du compositeur.

La Callas en 1942 dans "O Protomastoras" et le Pont d'Arta.
La Callas en 1942 dans "O Protomastoras" et le Pont d'Arta.

La Callas en 1942 dans "O Protomastoras" et le Pont d'Arta.

Quelques-unes de ses œuvres :

 

Opéras :

  • « O Protomastoras (Le Maître d’œuvre) », d’après le livret de Nikos Kazantzakis, 1915, basé sur le poème populaire « Le Pont d’Arta ». Première représentation le 11 mars 1916. Enregistré en 1990 par l’Orchestre Soviétique pour l’Art Cinématographique. Maria Callas tient le premier rôle en 1942 à l’Opéra d’Athènes.
  • L'Anneau de la Mère, écrit en 1917 et retravaillé en 1939. Enregistré en 1983 : Solistes, Chœurs et Orchestre philharmonique de Sofia, Direction : Yannis Daras (Lyra). Drame en trois actes.
  • Constantin Paléologue, d’après l’œuvre de Nikos Kazantzakis. Dernière œuvre du compositeur, achevée en 1961.

 

Il écrit dans son journal, un jour de 1958 : « Ce soir, j’ai fermé à clef dans mon tiroir le manuscrit et les esquisses de Constantin Paléologue. Je ne sens plus l’énergie pour aller plus loin dans une telle œuvre. La source du discours s’est tarie. Et puis, pourquoi et pour qui ? » (cette dernière phrase est en français dans le texte).

Il écrit aussi : « Dans Paléologue, je pense avoir inclus tous les psaumes et les sucs de mon vieux cœur … ».

 

Œuvres symphoniques :

  • Symphonie de la bravoure, enregistrée en 1981 par l’Orchestre philarmonique de Sofia, dirigée par Byron Fidetzis, puis en 1983.
  • Symphonie de Palamas, 1956, enregistrée en 2007 par l’Orchestre National d’Athènes, dirigée par Byron Fidetzis.
  • Triptyque pour orchestre, 1937, enregistrée en 2007 par l’Orchestre National d’Athènes, dirigée par Byron Fidetzis.
Conservatoire National d'Athènes

Conservatoire National d'Athènes

Quelques albums ...
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Quelques albums ...

Autres membres de la famille :

Manolis Kalomiris est le père de la pianiste Krino Kalomiri, qui s'est mariée en 1940 avec Jean Séailles, le fils aîné de la cantatrice grecque Spéranza Calo-Séailles, installée en France. Krino sera membre avec son mari du maquis de Saint-Mars-du-Désert. Hara Kalomiri, fille de Krino Kalomiri est l'actuelle directrice du Conservatoire National fondé par son aïeul, et présidente honoraire de l'Association Manólis Kalomíris.

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