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Publié par Andreas N.

Le trépied ou la dispute d’Héraclès et Appolon

Le mot trépied provient du grec, il signifie « trois pieds » (τρίποδο). De par sa structure, le trépied (tripode par définition) est le meuble le plus stable pour un sol inégal, d'où son utilisation ancienne. Dès l'époque mycénienne (1650 à 1100 avant JC), il constitue un élément de mobilier cultuel en bronze destiné à recevoir le produit du sacrifice.

Durant toute l'Antiquité il est principalement utilisé pour accomplir certains rituels religieux tels que la prise d'oracle ou la combustion rituelle d'encens ou d'autres substances.

Il se compose de trois pieds droits, parfois reliés par un cerclage de bronze, portant une vasque en bronze de forme plus ou moins creuse (allant du plat, pouvant servir de siège, à la demi-sphère). Les rebords de la vasque sont fréquemment équipés de trois poignées verticales circulaires en bronze. Le trépied peut être orné de décorations travaillées en relief, ou encore par adjonction de figures soudées au corps. On y retrouve tout l'éventail des créatures mythologiques ou réelles de l'iconographie grecque : griffons, chevaux, gorgones, lions, serpents, figures divines, etc. De nombreux exemplaires archéologiques sont connus ; il s'agit souvent d'offrandes votives dans des sanctuaires, tel celui d'Olympie. Ses dimensions varient, de quelques dizaines de centimètres à plus d'un mètre de haut.

Trépieds antiques en bronze
Trépieds antiques en bronze
Trépieds antiques en bronze
Trépieds antiques en bronze

Trépieds antiques en bronze

Trépied du Mycénien tardif - Musée d’art et d’histoire de Genève. Bronze martelé. Chaudron tripode, aux pieds rivés contre une cuve martelée et aux anses verticales (hauteur : 33,5 cm – diamètre : 38.5 cm). Le type de ce trépied d'origine minoenne de l'âge du bronze est une variante péloponnésienne attestée au XIVe s. av. JC et qui demeurera en usage jusqu'à la fin du XIIIe s. av. JC. D'usage domestique au IIe millénaire av. JC, les trépieds deviendront des ex-voto très prisés à l'époque géométrique comme en témoignent les exemplaires monumentaux et fort ornementés exposés dans les grands sanctuaires.

Trépied du Mycénien tardif - Musée d’art et d’histoire de Genève. Bronze martelé. Chaudron tripode, aux pieds rivés contre une cuve martelée et aux anses verticales (hauteur : 33,5 cm – diamètre : 38.5 cm). Le type de ce trépied d'origine minoenne de l'âge du bronze est une variante péloponnésienne attestée au XIVe s. av. JC et qui demeurera en usage jusqu'à la fin du XIIIe s. av. JC. D'usage domestique au IIe millénaire av. JC, les trépieds deviendront des ex-voto très prisés à l'époque géométrique comme en témoignent les exemplaires monumentaux et fort ornementés exposés dans les grands sanctuaires.

À Delphes, la sibylle, puis les pythies utilisent le trépied pour s’y asseoir et rendre leurs oracles. Le trépied devient ainsi un symbole de Delphes, mais on en trouve également dans beaucoup d'autres cités (Athènes, rue des Trépieds) ou sanctuaires (le Ptoïon, en Béotie) de la Grèce antique.

Des trépieds, généralement en bronze, quelquefois en or, peuvent aussi récompenser les vainqueurs aux épreuves sportives ou artistiques. Les trépieds sont fréquemment mentionnés par Homère comme des récompenses pour les vainqueurs des concours. Ils doivent être alors dédiés à une divinité et déposés dans un sanctuaire, et non pas emportés par le vainqueur. Les trépieds sont aussi des cadeaux précieux pour des invités, comme Ulysse qui reçoit des Phéaciens un chaudron et un trépied.

Représentation de la Pythie de Delphes
Représentation de la Pythie de Delphes
Représentation de la Pythie de Delphes

Représentation de la Pythie de Delphes

La dispute du trépied

Le trépied de Delphes est donc le plus célèbre de la Grèce antique. En état de transe, dans une salle souterraine de la cella du temple d'Apollon, la Pythie s'asseyait sur la vasque au sommet du trépied pour délivrer les prédictions que lui dictait le dieu. Une branche de laurier y était déposée quand la prêtresse n'y siégeait pas, du fait de la consécration de l'objet à Apollon.

D'après la tradition mythologique, Héraclès alla demander conseil à l'oracle de Delphes pour expier les meurtres de son frère et de son père qu'il avait tués pour épouser sa sœur. L'oracle refusa de lui répondre. Le héros se serait alors mis en colère, aurait pris le trépied sur lequel se tenait la Pythie pour prononcer ses oracles. Apollon essaya de l'en empêcher, et s'ouvrit alors un combat entre le dieu et le héros. Zeus dut intervenir pour mettre fin à la querelle. Ce mythe de la lutte entre Héraclès et Apollon pour la possession du trépied de Delphes apparaît fréquemment sur la céramique attique à figures noires.

Différentes représentations où l'on voit Héraclès s'enfuir avec le trépied, en brandissant sa massue.
Différentes représentations où l'on voit Héraclès s'enfuir avec le trépied, en brandissant sa massue.
Différentes représentations où l'on voit Héraclès s'enfuir avec le trépied, en brandissant sa massue.
Différentes représentations où l'on voit Héraclès s'enfuir avec le trépied, en brandissant sa massue.
Différentes représentations où l'on voit Héraclès s'enfuir avec le trépied, en brandissant sa massue.
Différentes représentations où l'on voit Héraclès s'enfuir avec le trépied, en brandissant sa massue.
Différentes représentations où l'on voit Héraclès s'enfuir avec le trépied, en brandissant sa massue.
Différentes représentations où l'on voit Héraclès s'enfuir avec le trépied, en brandissant sa massue.
Différentes représentations où l'on voit Héraclès s'enfuir avec le trépied, en brandissant sa massue.

Différentes représentations où l'on voit Héraclès s'enfuir avec le trépied, en brandissant sa massue.

Le trépied de Platées

Un autre trépied bien connu, lui aussi à Delphes, était le trépied de Platées fabriqué en prélevant un dixième du bronze des armes prises aux Perses lors de la bataille de Platées (479 av. J.-C.). Il se composait d'une vasque d'or, soutenue par un pied central formé de trois serpents enlacés, constituant ainsi une colonne serpentine. Ce pied central était gravé des noms de toutes les cités qui avaient participé à la bataille. La vasque d'or fut prise par les Phocidiens durant la Troisième guerre sacrée (356-346 av. J.-C.). Le trépied et la colonne serpentine furent pris et emmenés par l'empereur Constantin à Constantinople en 324. On peut toujours voir la colonne serpentine au milieu de l'hippodrome de Constantinople (aujourd'hui place Sultanahmet) : les têtes des serpents ont disparu, mais l'une d'elles est conservée au Musée archéologique tout proche. L'inscription a été restaurée presque entièrement.

Le trépied de Platées. Reconstitution de la colonne serpentine à Delphes. Colonne serpentine originale à Constantinople.
Le trépied de Platées. Reconstitution de la colonne serpentine à Delphes. Colonne serpentine originale à Constantinople.
Le trépied de Platées. Reconstitution de la colonne serpentine à Delphes. Colonne serpentine originale à Constantinople.
Le trépied de Platées. Reconstitution de la colonne serpentine à Delphes. Colonne serpentine originale à Constantinople.
Le trépied de Platées. Reconstitution de la colonne serpentine à Delphes. Colonne serpentine originale à Constantinople.

Le trépied de Platées. Reconstitution de la colonne serpentine à Delphes. Colonne serpentine originale à Constantinople.

La rue des Trépieds

Dans les concours chorégiques des Dionysies, le chorège victorieux (un citoyen riche qui a assuré l'équipement et l'entrainement d'un chœur) recevait une couronne et un trépied. Il devait consacrer le trépied à une divinité ou le faire ériger au sommet d'un édicule de marbre bâti sous la forme d'un petit temple circulaire (tholos), dans la rue des trépieds d'Athènes, aujourd'hui rue Tripodon (οδός Τριπόδων). Un de ces monuments, le Monument de Lysicrate, érigé pour commémorer sa victoire lors du concours de 335 av. J.-C., a été préservé jusqu'à aujourd'hui. Le trépied était posé au sommet du monument.

Illustration de la rue des Trépieds par l'auteur de BD Jacques Martin (Les Aventures d'Alix). Photos du monument de Lysicrate, Athènes.
Illustration de la rue des Trépieds par l'auteur de BD Jacques Martin (Les Aventures d'Alix). Photos du monument de Lysicrate, Athènes.
Illustration de la rue des Trépieds par l'auteur de BD Jacques Martin (Les Aventures d'Alix). Photos du monument de Lysicrate, Athènes.
Illustration de la rue des Trépieds par l'auteur de BD Jacques Martin (Les Aventures d'Alix). Photos du monument de Lysicrate, Athènes.

Illustration de la rue des Trépieds par l'auteur de BD Jacques Martin (Les Aventures d'Alix). Photos du monument de Lysicrate, Athènes.

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