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Publié par Andreas N.

Drachme d'Emporion, période (-241 -218).

Drachme d'Emporion, période (-241 -218).

Dans le nord-est de l’Espagne, deux toponymes évoquent le passé grec antique du littoral catalan : Empúries et Roses. Tous deux comptoirs commerciaux, ils représentent les seuls sites grecs aujourd’hui connus dans cette partie de la péninsule, les régions plus au sud étaient dominées par les Carthaginois.

 

Empúries (ou Ampurias) vient du latin Emporiæ, issu lui-même du grec ancien ἘμπόριονEmporion, signifiant « place de commerce maritime », « marché », en opposition aux colonies de peuplement. En grec moderne, le mot signifie toujours « commerce », « négoce ».

 

Roses (ou Rosas) : Le nom dérive du grec et désigne la roseῬόδη « Rhóde », Ῥόδος « Rhódos », Ῥοδίπολις « Rhodípolis », ou Ῥόδη πόλις « Rhódi pólis » (ville des roses). La conquête romaine a entrainé la latinisation du toponyme en Rhodus, ce qui a ensuite évolué vers Rhodes, Rodes (xème siècle) puis Roses (xivème siècle).

Un lien certainement avec la mythologie grecque : Rhodé ou Rhodos (fille de Poséidon) divinité marine associée à l'île grecque de Rhodes (Dodécanèse), à qui elle donne son nom.

Localisation des deux comptoirs
Localisation des deux comptoirs
Localisation des deux comptoirs
Localisation des deux comptoirs

Localisation des deux comptoirs

Emporion :

Emporion est un comptoir fondé vers 580 avant JC par des colons phocéens (Phocée, ville grecque d’Asie Mineure), les mêmes qui ont fondé Massalia (Marseille). La ville fut ensuite occupée par les Romains, et presque abandonnée au haut Moyen Âge, après avoir donné son nom au comté d'Empúries.

Le voyage des Phocéens en Méditerranée à bord d'une birème.
Le voyage des Phocéens en Méditerranée à bord d'une birème.
Le voyage des Phocéens en Méditerranée à bord d'une birème.
Le voyage des Phocéens en Méditerranée à bord d'une birème.
Le voyage des Phocéens en Méditerranée à bord d'une birème.

Le voyage des Phocéens en Méditerranée à bord d'une birème.

Le très riche site archéologique présente trois ensembles radicalement différents et séparés géographiquement, correspondant à trois étapes distinctes d'occupation :

  • La Paléopolis, cité ancienne des fondateurs
  • La Néapolis, nouvelle ville grecque
  • La ville romaine, située en hauteur

L’originalité du site est que les trois villes se côtoient mais ne se superposent pas. Les Romains n’ont pas construit sur l’habitat grec, comme c’est souvent le cas, mais à côté.

 

La période grecque
La Paléopolis

Ces fondateurs phocéens choisissent de s'établir sur une île proche de la côte, de dimensions modestes et facile à défendre, dominant une anse aménageable en port. Cette Paléopolis (nom donné par les archéologues au site du premier établissement phocéen), ancien îlot aujourd'hui rattaché au continent par l'envasement du port antique, reste mal connue, car de nos jours totalitement occupée par le village de Sant Martí d'Empúries. Les fouilles ont cependant révélé une courte section d'enceinte grecque, probablement du ivème siècle avant JC.

La Néapolis

En -546, les habitants de Phocée sont chassés de leur cité ionienne, détruite par les conquérants perses de Cyrus le Grand. Forcés à l'exode, ils affluent vers leurs colonies, dont Emporion : l'îlot fondateur se trouve alors surpeuplé, et les nouveaux habitants vont s'établir de l'autre côté du port, dans des maisons à la grecque, faites de petites pièces. Ces constructions en dehors du site de la Paléopolis constituent une nouvelle ville (appelée la Néapolis par les archéologues). La construction d'une enceinte fortifiée pour protéger cette partie de la ville devient alors nécessaire. Les imposants vestiges de cette muraille sont encore visibles.

Le site d'Empùries et les vestiges grecs.
Le site d'Empùries et les vestiges grecs.
Le site d'Empùries et les vestiges grecs.
Le site d'Empùries et les vestiges grecs.
Le site d'Empùries et les vestiges grecs.
Le site d'Empùries et les vestiges grecs.
Le site d'Empùries et les vestiges grecs.
Le site d'Empùries et les vestiges grecs.

Le site d'Empùries et les vestiges grecs.

Le visiteur moderne entre dans le site par une porte de la nouvelle enceinte grecque, d'aspect très redoutable, avec ses tours et murailles en grand appareil. Puis il parcourt le dédale des ruelles, rencontrant un habitat simple et accueillant : l'entrée des maisons conserve des mosaïques de petits galets, parfois avec des paroles de bienvenue encore lisibles, comme cette inscription « HΔY KOITOΣ » (èdu koïtos), qui signifie en grec « agréable repos ».

La mosaïque avec la fameuse inscription et quelques objets du musée.
La mosaïque avec la fameuse inscription et quelques objets du musée.
La mosaïque avec la fameuse inscription et quelques objets du musée.
La mosaïque avec la fameuse inscription et quelques objets du musée.
La mosaïque avec la fameuse inscription et quelques objets du musée.
La mosaïque avec la fameuse inscription et quelques objets du musée.
La mosaïque avec la fameuse inscription et quelques objets du musée.
La mosaïque avec la fameuse inscription et quelques objets du musée.
La mosaïque avec la fameuse inscription et quelques objets du musée.
La mosaïque avec la fameuse inscription et quelques objets du musée.
La mosaïque avec la fameuse inscription et quelques objets du musée.
La mosaïque avec la fameuse inscription et quelques objets du musée.

La mosaïque avec la fameuse inscription et quelques objets du musée.

La période romaine

Emporion, par sa parenté et ses relations avec Massalia, se trouvait aux iiième et iième siècles avant JC une cité alliée des Romains. Scipion l'Africain débarqua à Emporion en -218 avec l'intention de couper l'arrière-garde de l'armée d'Hannibal qui s'avançait vers l'Italie. C'est aussi à partir d'Emporion que Caton l'Ancien, en -195, pacifia les indigènes de toute la région.

Puis la ville finit par perdre son autonomie, et l'installation des vétérans de Pompée, en -45, en fait la très romaine Emporiæ.

La nouvelle ville romaine, bien différente des deux premiers établissements grecs qui continuent cependant à exister, est établie sur le large plateau qui domine le port et les quartiers grecs.

La ville atteint son apogée aux ier et iième siècles. De nos jours, seul un cinquième du site romain a été fouillé.

 

Du Moyen Âge à nos jours

La ville est détruite à la fin du iiième siècle par une invasion venue du nord, et devient un épiscopat wisigothique, à son tour saccagé par une invasion normande.

L'endroit étant devenu peu à peu insalubre, les populations des alentours se regroupèrent pour fonder, à 15 km vers le nord, la cité épiscopale de Castelló d'Empúries.

 

Roses ou Rosas :

Roses (nom officiel catalan) est une commune de la province de Gérone, en Catalogne (Espagne). La ville est au centre de la baie à laquelle elle donne son nom – baie de Roses – et à l'extrême nord du golfe de Roses.

C'est un centre touristique qui ne présente pas de site archéologique. Le climat est marqué par la tramontane et la proximité de la mer. La façade maritime est bordée d'une grande plage de sable et, plus à l'est, de nombreuses calanques, dont les plus connues sont les Canyelles, l'AlmadravaMurtraRustellaMontjoiPelosa, et Jóncols. Certains accidents géographiques sont notables, comme la pointe Falconera et l'imposant cap Norfeu qui fait partie de la réserve du parc naturel du Cap de Creus.

Bien que le tourisme offre la principale source de revenus de Roses, le secteur primaire est également très présent avec l'agriculture (oliviers et vignes) et surtout la pêche, le port de Roses étant le plus important de toute la côte nord de la Catalogne.

Photos de Roses avec la reconstitution d'une ancre romaine.
Photos de Roses avec la reconstitution d'une ancre romaine.
Photos de Roses avec la reconstitution d'une ancre romaine.
Photos de Roses avec la reconstitution d'une ancre romaine.
Photos de Roses avec la reconstitution d'une ancre romaine.

Photos de Roses avec la reconstitution d'une ancre romaine.

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