ILISSOS : rivière, mythe et chanson
L’Ilissos (Ιλισσός) est la rivière qui traverse Athènes. L’Eridanos (Ηριδανός) est son affluent. Dans l’antiquité, l’Ilissos était considéré comme un fleuve sacré. Il prend sa source sur les pentes du Mont Hymette et termine sa course dans la baie de Faliro.
S’il coulait encore durant l'antiquité et à l'époque moderne, l’Ilissos est de nos jours presque intégralement canalisé et souterrain. Il n'arrive que très rarement à la mer, résultat de l’urbanisation. Une petite partie aérienne est visible près de l'Olympéion et du Stade panathénaïque (Kallimarmaro).
Durant l'antiquité, il se situait au-delà des remparts de la ville. Platon l’appelait déjà « ὑδάτιον » (ὑdation = peu d’eau), parce qu’’il se desséchait en été.
C'est au bord de l'Ilissos, près du temple de l'Olympéion que se tient le dialogue de Socrate et de Phèdre à propos de la beauté (cf Phèdre de Platon).
Statue en marbre de la rivière Ilissos, dieu du fronton ouest du Parthénon, British Museum, Londres. Marbre, 447 - 438 avant notre ère.
L’Éridanos (ou Eridan) : Sa source est située au pied du mont Lycabette, puis il rejoint l'agora d'Athènes et poursuit son cours jusqu'au cimetière du Céramique (site archéologique), où ses rives accueillent aujourd’hui une importante population de grenouilles et de tortues grecques.
En face du stade, et pour pouvoir y accéder, il y avait un pont de pierre avec trois arches, certainement d’époque romaine, qui a été détruit à la fin du XVIIIème siècle. Sur les rives et le long de la rivière, il y avait aussi de nombreux bâtiments sacrés et publics. En face de l’église actuelle d’Agia Fotini, il y avait la fontaine Kallirroï.
Le lit de la rivière a commencé à être recouvert à la fin des années 30, pour créer l’actuelle avenue Michalakopoulou, puis l’avenue Vassileos Konstantinou (avenue du roi Constantin, derrière le Hilton) jusqu’au stade panathénaïque. A la jonction de Vassileos Konstantinou et de l’avenue Vouliagmenis, se trouve une petite partie du lit à ciel ouvert qui a été déclarée site archéologique. Ensuite, le lit de la rivière longe la rue Kallirroïs. Les travaux de recouvrement ont été achevés au début des années 1960.
Jusqu’au XXème siècle, l’Ilissos ne se jetait pas dans la mer. Pendant les travaux de couverture, la rivière a été détournée et un nouveau lit a été créé sous la rue Panagi Tsaldari, aux frontières des municipalités de Moschato et de Kallithea. Il se jette à présent dans la baie de Faliro (Phalère), ce qui en fait un fleuve ….
Avant les travaux de recouvrement. Un pont, près du stade a été reconstruit au XIXème siècle.
Ce qui est visible aujourd'hui ...
La rivière a pris son nom du demi-dieu Ilissos, fils de Poséidon et de Déméter. Selon la mythologie grecque, sur ses rives, vivaient les muses en l’honneur desquelles se dressait un autel, « l’autel des Ilisiades ».
Un jour, près de la rivière, vint se reposer le vent Borée (vent du nord). Quand il vit la belle Orithie (princesse athénienne) dansant sur les rives, il l’enleva de ses grandes ailes. De leur union naquirent deux fils (Kalais et Zetis) et deux filles (Cléopâtre et Chioni).
Enlèvement d'Orithie par Borée, œnochoé apulienne à figures rouges du Peintre de Salting, v. 360 av. J.-C., musée du Louvre
En chanson ...
Notre célèbre Nana Mouskouri a interprété "Ilissos", de Manos Hadjidakis :
Au cinéma ...
Margarita Papageorgiou - O Ilissos (1956)
L’actrice Margarita Papageorgiou interprète la chanson de Manos Hadjidakis. Scène d’anthologie du film "O Drakos" dirigé par Nikos Koundouros, un grand classique du cinéma grec des années 50.
En grec : Ιλισός
Paroles : Γιώργος Εμιρζάς
Musiques : Μάνος Χατζιδάκις
Première interprétation : Νανά Μούσχουρη
Πώς τον λεν, πώς τον λεν
τον ποταμό;
Ιλισσό, Ιλισσό.
Να σου πω το μικρό μου μυστικό.
Σ’ αγαπώ, σ’ αγαπώ.
Τα μωρά φωνάζουν τη μαμά τους,
μα εγώ είμαι έρμο κι ορφανό.
Τα πουλιά πετούν με τα φτερά τους,
μα εγώ πετώ μες στο χορό.
Πώς τον λεν, πώς τον λεν
τον ποταμό;
Ιλισσό, Ιλισσό.
Να σου πω το μικρό μου μυστικό.
Σ’ αγαπώ, σ’ αγαπώ.
Κάθε κοπέλα θέλει
να `χει φίλο τον όμορφο Τέλη
και να βγαίνει μαζί του τα βράδια,
να `χει χάδια, να `χει χάδια.
Όμως καθ’ ένας γνωρίζει
πως ο Τέλης πολύ συνηθίζει
κάθε βράδυ κορίτσι ν’ αλλάζει,
δε με νοιάζει, δε με νοιάζει.
Πώς τον λεν, πώς τον λεν
τον ποταμό;
Ιλισσό, Ιλισσό.
Να σου πω το μικρό μου μυστικό.
Σ’ αγαπώ, σ’ αγαπώ.
Τα μωρά φωνάζουν τη μαμά τους,
μα εγώ είμαι έρμο κι ορφανό.
Τα πουλιά πετούν με τα φτερά τους,
μα εγώ πετώ μες στο χορό.
Πώς τον λεν, πώς τον λεν
τον ποταμό;
Ιλισσό, Ιλισσό.
Να σου πω το μικρό μου μυστικό.
Σ’ αγαπώ, σ’ αγαπώ.
Transcription latine : Ilissos
Comment s’appelle cette rivière ? … Ilissos ! Ilissos !
Pós ton lène, pós ton lène
ton potamó ?
Ilissó, Ilissó.
Na sou po to mikró mou mistikó.
S’ aghapó, s’ aghapó.
Ta morá fonázoun ti mamá tous,
ma eghó ímai érmo ki orfanó.
Ta pouliá petoún me ta fterá tous,
ma eghó petó mes sto khoró.
Pós ton lène, pós ton lène
ton potamó ?
Ilissó, Ilissó.
Na sou po to mikró mou mistikó.
S’ aghapó, s’ aghapó.
Káthe kopéla théli
na `chi fílo ton ómorfo Téli
kai na vyèni mazí tou ta vrádhia,
na `chi khádhia, na `khi khádhia.
Ómos kath’ énas ghnorízi
pos o Télis polí sinithízi
káthe vrádhi korítsi n’ allázi,
dhè me niázi, dhè me niázi.
Pós ton lène, pós ton lène
ton potamó ?
Ilissó, Ilissó.
Na sou po to mikró mou mistikó.
S’ aghapó, s’ aghapó.
Ta morá fonázoun ti mamá tous,
ma eghó ímè érmo ki orfanó.
Ta pouliá petoún me ta fterá tous,
ma eghó petó mes sto khoró.
Pós ton lène, pós ton lène
ton potamó ?
Ilissó, Ilissó.
Na sou po to mikró mou mistikó.
S’ aghapó, s’ aghapó.