Alíki Diplarákou, une beauté grecque

Alíki Diplarákou (Αλίκη Διπλαράκου), connue également sous le nom de Lady Alice Russell, est la première Grecque à devenir Miss Europe. C’était à Paris en 1930, elle avait 18 ans et venait de décrocher le titre de Miss Grèce.

La même année, elle arrive seconde au concours de Miss Monde qui se déroule à Rio de Janeiro.

Elue le 6 février 1930 Miss Europe à Paris.

Aliki, on s’en doute, n’était pas une fille du peuple mais une des trois filles de l’avocat Giorgos Diplarakos (Γεώργιος Διπλαράκος) et d’Héleni Nikolessi (Ελένη Νικολέση). La famille est originaire du Magne (Gythion et Agios Nikolaos). Le véritable nom du père était Vavoulis (Βαβούλης), mais, pour des motifs familiaux, il a dû prendre le nom de sa mère.

Née le 28 août 1912 à Athènes, la vie d'Aliki avec sa famille ressemble à un conte de fées. Sa sœur Nada (1912-1966) épouse le diplomate français Andreas Rodocanachi ; sa sœur Christina (1918-1999) épouse Henri Claudel (fils de Paul Claudel) ; et sa sœur Edmée épouse Spyridon Vassilopoulos.

Athènes dans les années 1930 ...

Celle qu’on appelle la « beauté Maniatissa » (du Magne) provoque cependant un scandale, dans les années 1930, en visitant le Mont Athos, déguisée en homme.

Le Mont Athos est strictement interdit aux femmes, à l’époque comme aujourd’hui. Aliki est alors la troisième femme à oser défier l’interdit et l’événement fait la une des journaux.

Le Mont Athos.

Miss Grèce malgré elle :

Aliki raconte : « J’étais avec ma mère au thé de l’ambassade britannique quand quelqu’un nous a suggéré d’aller voir le concours de beauté dans un théâtre (« Olympia » sur l’avenue Akadimia). À un moment donné, les juges ont crié mon nom ; j’ai trouvé ça drôle. J’ai essayé de refuser, mais le Président de la Grèce m’a dit que cela serait une promotion pour le pays si j’acceptais ».

Malgré quelques réticences de ses parents, Aliki suit son destin et décomplexe même certaines filles de bonne famille qui présenteront le concours les années suivantes.

A la gare, quand elle part pour Paris, une fête est organisée pour la saluer et lui souhaiter bonne chance.

Le théâtre Olympia, aujourd'hui.

Départ d'Athènes et accueil à Paris.

Puis, elle ajoute : « Trois jours plus tard, j’étais à Paris, où j’ai remporté la compétition européenne ». Le lendemain de sa distinction à Paris en tant que Miss Europe 1930, Eleftherios Venizelos lui-même, alors chef du gouvernement grec déclare : « Cette annonce est sans aucun doute une gloire grecque par laquelle j’exprime ma joie ». La presse parisienne évoque une « résurrection de la beauté grecque », et le journal « Kathimerini » voit en Aliki le type parfait d’une déesse légendaire : « Son corps est à la fois athlétique et charismatique. Elle est grande avec de longs cheveux bruns et des yeux brun-noir ... »

Puis il y a eu Rio de Janeiro. Elle fait alors une tournée aux États-Unis, donnant des conférences sur la culture grecque antique et moderne. Elle parle couramment l’anglais, le français et l’italien.

Plus tard, le magazine Time parlera d’elle et du rôle des femmes dans l’histoire (numéro 13-7-1953).

Charles Despiau (1874-1946), Madame Paul-Louis Weiller (Aliki Diplarakou) dite la Grecque (1937) bronze, musée des Beaux-Arts de Lyon (Rhône, France)

Aliki Diplarakou épouse en 1932 Paul-Louis Weiller, aviateur, industriel et directeur de Gnome et Rhône, entreprise qui dans l'entre-deux-guerres, développée par son actionnaire majoritaire Paul-Louis Weiller, devient la plus grande entreprise de construction de moteurs d'avion d'Europe. Ensemble, ils ont un fils, Paul-Annik Weiller (1933-1998). Le couple divorce en 1945.

Son mariage avec Paul-Louis Weiller.

Aliki se fait connaître d’un public plus large par son second mariage avec le noble anglais Sir John Russell (1914-1984), diplomate et ambassadeur. Avec lui, elle a deux autres enfants : Georgiana-Alexandra Russell (1947) et Alexander-Charles-Thomas Russell (1950).