Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Publié par Andreas N.

Myrte, Myrtia, Myrtis … Myrto !!

Myrte, la plante

Baies de myrte
Baies de myrte

Baies de myrte

Tout d’abord, le myrte (Myrtus communis) est un arbrisseau aromatique vivace, toujours vert, au port dressé et à la floraison parfumée.

Le nom latin ‘myrtus’ vient du mot grec 'murtos' (μύρτος) désignant cet arbuste. Sa racine ‘muron’ signifie parfum liquide, huile ou essence parfumée.

Sacré et connu pour ses propriétés aromatiques dans de nombreuses civilisations antiques, ses rameaux et ses fruits servaient à aromatiser les vins, ses feuilles à parfumer l'eau des bains.

Depuis, le myrte est utilisé en cosmétologie pour ses propriétés assainissantes et tonifiantes. On utilise l’huile essentielle comme désinfectant ou comme stimulant la digestion.

Il est traditionnellement dit que le myrte est garant d’éternelle jeunesse s’il est planté par une femme. Que ce soit chez les Grecs ou les Romains, ce végétal sacré est le symbole d’Aphrodite (Vénus), déesse de l'amour, de la beauté, de la fertilité et de la fécondité. Ceci grâce à une verdure perpétuelle, des branches souples parfumées et chargées de fleurs.

Vénus (ou Aphrodite), fresque de Pompeï

Vénus (ou Aphrodite), fresque de Pompeï

Quand la déesse parut au sein des ondes, les Heures (groupe de déesses) allèrent au-devant d'elle et lui présentèrent une écharpe de mille couleurs et une guirlande de myrte. Après sa victoire sur Pallas et Héra, elle fut couronnée de myrte par les Amours (compagnons d'Aphrodite). Surprise un jour, en sortant du bain, par une troupe de satyres, elle se réfugia derrière un buisson de myrte. Ce fut aussi avec des branches de cet arbre qu'elle se vengea de l'audacieuse Psyché, qui avait osé comparer sa beauté passagère à une beauté immortelle.

Si les anciens ont eu cette idée, si l'arbre d’Aphrodite était encore pour eux l'arbre des amours, c'est qu'ils avaient observé que le myrte, en s'emparant d'un terrain, en écarte toutes les autres plantes. Ainsi l'amour, maitre d'un cœur, n'y laisse de place pour aucun autre sentiment …

Myrtia, le village

Le village et le musée Kazantzakis
Le village et le musée Kazantzakis
Le village et le musée Kazantzakis
Le village et le musée Kazantzakis

Le village et le musée Kazantzakis

Myrtia (le myrte en grec) est un petit village au sud-est d’Héraklion, en Crète. Ses maisons sont bâties suivant l’architecture traditionnelle de l’île. Autrefois, il s’appelait Varvaris.

C’est le lieu de naissance du grand écrivain Nikos Kazantzakis ; un musée lui est dédié. On y trouve des objets personnels, des reliques relatifs au cheminement et à l’œuvre de l’écrivain ainsi que de nombreuses copies de ses ouvrages.

A noter que d’autres villages de Grèce portent le même toponyme ou une variante.

D'ailleurts, un autre village crétois s'appelle Mýrtos, en grec Μύρτος. Il est situé à une altitude de 10 m et à une distance de 14 km d'Ierápetra.

Myrtia, la chanson

Myrte, Myrtia, Myrtis … Myrto !!
Myrte, Myrtia, Myrtis … Myrto !!

« Myrtia », c’est bien-sûr la chanson du grand compositeur Mikis Théodorakis. Je vous en propose une interprétation de l’inoubliable Mélina Merkouri

MIKIS THEODORAKIS - MYRTIA - MELINA MERCOURI - YouTube

 

Myrtis, la poétesse

Myrtis et Corinne avec le poète Agathon, par Ernest Stückelberg, 1897

Myrtis et Corinne avec le poète Agathon, par Ernest Stückelberg, 1897

 

Myrtis (en grec Μύρτις, de « myrte ») est une poétesse grecque du vième siècle av. J.-C, moins connue que Sappho.

Née en Béotie, elle se consacre à la poésie lyrique. Selon les sources, l'Anthologie grecque (ou palatine) la compte parmi les neuf Muses lyriques et loue sa « douceur de miel ». La tradition veut qu'elle ait été le maître de Corinne et de Pindare, deux des principaux représentants de la poésie lyrique à l'époque archaïque. Un fragment d'un poème de Corinne reproche à Myrtis d'avoir rivalisé avec Pindare, jugé meilleur poète qu'elle.

Plusieurs statues étaient consacrées à Myrtis en Grèce mais aucun poème n’est parvenu jusqu’à nous. Nous connaissons indirectement l'un d'eux, consacré à la passion d'Ochné pour Eunostos, par un résumé qu'en fait Plutarque.

 

Myrtis l’Athénienne

Reconstitution de l'apparence de « Myrtis », Musée national archéologique d'Athènes, 2010.

Reconstitution de l'apparence de « Myrtis », Musée national archéologique d'Athènes, 2010.

Myrtis est le prénom donné par les chercheurs à une jeune fille de 11 ans ayant vécu à Athènes au vème siècle av. J.-C. dont les restes ont été découverts en 1994-1995 dans une sépulture collective lors des travaux de construction d'une station de métro dans le quartier du Céramique à Athènes. Une équipe internationale dirigée par Manólis Papagrigorákis, de l'université d’Athènes, a entrepris de reconstituer l'apparence physique d'une jeune fille.

Myrto, le prénom

Socrate, ses deux femmes et Alcibiade

Socrate, ses deux femmes et Alcibiade

Par ailleurs, Myrtó, en grec Μυρτώ, est, selon certains récits, le prénom d’une épouse de Socrate. De manière plus contemporaine, il s'agit du prénom de la désormais veuve de Mikis Théodorakis.

Mais ce prénom est peut-être plus connu des francophones grâce au magnifique poème d’André Chénier : La jeune Tarentine :

(voir également mon article sur le poète André Chénier)

La jeune tarentine (détail), Alexandre Schoenewerk, 1871 - Orsay

La jeune tarentine (détail), Alexandre Schoenewerk, 1871 - Orsay

LA JEUNE TARENTINE

 

Pleurez, doux alcyons ! ô vous, oiseaux sacrés !

Oiseaux chers à Téthys ! doux alcyons, pleurez !

 

Elle a vécu, Myrto, la jeune Tarentine !

Un vaisseau la portait aux bords de Camarine :

Là, l’hymen, les chansons, les flûtes, lentement

Devaient la reconduire au seuil de son amant.

Une clef vigilante a, pour cette journée,

Dans le cèdre enfermé sa robe d’hyménée,

Et l’or dont au festin ses bras seraient parés,

Et pour ses blonds cheveux les parfums préparés.

Mais, seule sur la proue, invoquant les étoiles,

Le vent impétueux qui soufflait dans ses voiles

L’enveloppe : étonnée et loin des matelots,

Elle crie, elle tombe, elle est au sein des flots.

 

Elle est au sein des flots, la jeune Tarentine !

Son beau corps a roulé sous la vague marine.

L’on pourrait ajouter, pour poursuivre ce voyage, que la Myrte est un apéritif bien connu des Corses et que le myrte commun est également appelé "myrte tarentina" …

Sources

Muséum national d'Histoire naturelle (mnhn.fr)

Le Myrte symbolisme (luminessens.org)

Myrtia village (travel-crete.gr)

Myrtis (poétesse) — Wikipédia (wikipedia.org)

Myrtis of Anthedon - Wikiwand

Myrtis (Athénienne) — Wikipédia (wikipedia.org)

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article