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Publié par Andreas N.

Hélène et Pâris sur la terre des Dieux

Hélène et Pâris vécurent, nous le savons, une histoire d’amour aux conséquences légendaires, à savoir la guerre de Troie (Anatolie) racontée par Homère dans l’Iliade.

Sparte dans le sud et Troie au nord-est.

Sparte dans le sud et Troie au nord-est.

D’après la mythologie grecque, Hélène (en grec Ἑλένη) était la fille de Zeus et de Léda. Elle était la plus belle femme du monde, surpassée par la seule déesse Aphrodite. Hélène était mariée à Ménélas, roi de Sparte (Péloponnèse), avant d'être enlevée par Pâris, prince troyen, ce qui déclencha la guerre qui opposa Grecs et Troyens.

Le Troyen Pâris (en grec Πάρις), appelé aussi Alexandre, était le fils cadet du roi Priam et d'Hécube ; il était le frère d'Hector et de Cassandre.

"Hélène de Troie", Antonio Canova (1757-1822), Victoria and Albert Museum (Londres).

"Hélène de Troie", Antonio Canova (1757-1822), Victoria and Albert Museum (Londres).

"Pâris tenant une pomme", de Gaspare Landi (1791).

"Pâris tenant une pomme", de Gaspare Landi (1791).

Pâris vint à Sparte chercher Hélène. Elle lui avait été promise par Aphrodite qu’il avait désignée comme la plus belle (voir épisode du jardin des Hespérides). Arrivé dans la cité, il fut reçu par le roi Ménélas. Mais, profitant d'un bref voyage du roi en Crète, Pâris séduisit et enleva sa femme Hélène. Selon les auteurs, Hélène fut enlevée de plus ou moins bon gré. Le Troyen n'oublia pas de faire main basse également sur une partie des richesses de son hôte, le tout étant emporté à Troie. Pour venger cet affront, Ménélas demanda l'appui de tous les Grecs, ce qui provoqua la guerre de Troie qui durera dix années.

Gavin Hamilton, "L'enlèvement d'Hélène", 1784.

Gavin Hamilton, "L'enlèvement d'Hélène", 1784.

Partis donc de Sparte, les amants se réfugièrent d’abord sur l’îlot de Kranai ou Cranae (Κρανάη), pour la nuit. Il s’agit d’une petite île (5 ha) située le long du port de Gythio, dans le sud du Péloponnèse, aujourd’hui dans le district régional de Laconie.

En quittant l’île, le lendemain, Pâris aurait oublié son casque (en grec Kranos), ce qui aurait donné le nom à la petite île, reliée depuis 1898 au continent par une jetée.

L'îlot de Kranai vu de Gythio.

L'îlot de Kranai vu de Gythio.

Kranai : Son phare (22 m de haut, 1873), l’église Agios Petros et la Tour maniote (du Magne) Tzannetaki (1829), aujourd’hui Musée historique et ethnique du Magne.
Kranai : Son phare (22 m de haut, 1873), l’église Agios Petros et la Tour maniote (du Magne) Tzannetaki (1829), aujourd’hui Musée historique et ethnique du Magne.
Kranai : Son phare (22 m de haut, 1873), l’église Agios Petros et la Tour maniote (du Magne) Tzannetaki (1829), aujourd’hui Musée historique et ethnique du Magne.

Kranai : Son phare (22 m de haut, 1873), l’église Agios Petros et la Tour maniote (du Magne) Tzannetaki (1829), aujourd’hui Musée historique et ethnique du Magne.

Gythio signifie « terre des dieux » (γη θεών).  Dans l’antiquité, c’était le port de Sparte. Il le resta sous l’occupation romaine et franque. Cependant un tremblement de terre détruisit la ville en 375 après JC.

Le port de Gythio est bâti en amphithéâtre sur les versants du mont Koumaros. Quelques fouilles archéologiques ont permis de mettre à jour les traces de monuments comme des thermes romains ou un sanctuaire de Zeus. Mais les ruines les plus remarquables sont celles du théâtre, d’époque romaine.

La ville de Gythio est l’accès naturel à la région du Magne qui a opposé pendant des siècles une résistance sans faille à l’envahisseur ottoman.

Ancien théâtre de Gythio.

Ancien théâtre de Gythio.

Après la catastrophe d’Asie Mineure (1922), Gythio, comme de nombreuses villes grecques, accueillit des réfugiés en grand nombre. L’Etat construisit de petites habitations provisoires, créant ainsi un nouveau quartier. Nombre de ces maisons existent encore aujourd’hui et sont habitées par les descendants de ces « Mikrasiatès ».

Habitations de réfugiés, hier et aujourd'hui.Habitations de réfugiés, hier et aujourd'hui.
Habitations de réfugiés, hier et aujourd'hui.Habitations de réfugiés, hier et aujourd'hui.

Habitations de réfugiés, hier et aujourd'hui.

Le style néo-classique est largement représenté dans la ville. L’architecte allemand Ziller (voir article de ce blog « La demeure d’Ernst Ziller à Athènes »), au XIXème siècle dessina pour Gythio l’hôtel de ville et l’école de filles. De nos jours, ces monuments sont mis en valeur et le port fait preuve d’un dynamisme touristique croissant. La plage et le village de Mavrovouni offre notamment des structures adéquates pour les vacanciers.

Gythio : l'hôtel de ville, l'église Saint Dimitrios, le port.
Gythio : l'hôtel de ville, l'église Saint Dimitrios, le port.
Gythio : l'hôtel de ville, l'église Saint Dimitrios, le port.
Gythio : l'hôtel de ville, l'église Saint Dimitrios, le port.
Gythio : l'hôtel de ville, l'église Saint Dimitrios, le port.

Gythio : l'hôtel de ville, l'église Saint Dimitrios, le port.

Le village de Mavrovouni et sa plage.
Le village de Mavrovouni et sa plage.
Le village de Mavrovouni et sa plage.
Le village de Mavrovouni et sa plage.

Le village de Mavrovouni et sa plage.

Après une nuit sur la petite île, Pâris et Hélène s’embarquèrent pour Troie, certainement en passant non loin de Cythère. La suite est moins romantique …

Enlèvement d'Hélène, musée du Latran (Rome)

Enlèvement d'Hélène, musée du Latran (Rome)

Sources

Mes nombreux séjours à Gythio.

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