Edimbourg, l’Athènes du Nord

A priori, la capitale écossaise et la capitale grecque ont peu de raison d’être comparées. L’une est verte, au climat océanique, l’autre est blanche, au climat méditerranéen.

Pourtant, Edimbourg est souvent nommée l’Athènes du Nord. La raison principale est son architecture.

Le monument de Lysicrate (à gauche, Athènes) et le monument de Dugald Stewart (à droite, Edimbourg).

A Edimbourg, au xviii^ème siècle, comme solution aux problèmes de surpopulation dans la vieille ville (Old Town), une nouvelle ville (New Town) s’imposait. Jusque-là, la ville s'était développée sur le flanc d’une colline dominée par un château.

La vieille ville (Old Town).

En 1766, un concours est donc lancé et remporté par James Craig (1739-1795), jeune architecte de 27 ans. Son idée était de créer un plan ordonné et rigoureux, ce qui correspondait aux idées de rationalité de l’époque des Lumières.

Portrait de James Craig, par David Allan.

La ville s’agrandit et s’étale alors sur plusieurs collines d’où il est possible d’admirer de larges panoramas sur Edimbourg et ses environs.

Au centre, la colline de Calton Hill surplombe la ville. A son sommet se dressent deux observatoires, une tour, la Old Royal High School et le Monument national d'Écosse, malheureusement inachevé et dont le modèle est le Parthénon d’Athènes. Il est aisé de deviner que le surnom « Athènes du Nord » donné à Édimbourg vient entre autres de la présence de ce monument d’architecture grecque de style dorique.

Monument National d'Ecosse. Les travaux de construction du monument, commencés en 1826, durent s'interrompre en 1829 faute de crédits. L'édifice est donc resté inachevé. Il n'est constitué que de 12 colonnes et d'une architrave.

Le Monument national d'Écosse est érigé à la mémoire des soldats et des marins écossais qui ont trouvé la mort lors des guerres napoléoniennes. Il a été dessiné en 1823-1826 par les architectes Charles Robert Cockerell (1788-1863) et William Henry Playfair (1790-1857) dans un style néoclassique caractérisé notamment par la présence de nombreuses colonnes. Mais la ville doit également son surnom à l'architecture néoclassique de la Galerie nationale d'Écosse et de la Royal Scottish Academy.

Charles Robert Cockerell.

Charles Robert Cockerell, fils d'un riche architecte britannique, effectue son « Grand Tour », long voyage que faisaient les jeunes aristocrates, pendant plus de sept ans, ce qui le conduit en Grèce. Là, il participe à la découverte des sculptures du temple d'Aphaïa (Egine), ainsi qu'à celle de la frise du temple d'Apollon à Bassae (Péloponnèse). Il met en évidence la polychromie des monuments et il établit ainsi sa réputation d'architecte dans un Royaume-Uni alors porté au Greek Revival. (Voir mon article : Glasgow et le « greek revival » - Ma grécité (over-blog.com)).

Galerie nationale d’Ecosse et Académie royale écossaise. Ensemble monumental dessiné par William Henry Playfair, sur l'esplanade appelée The Mound.

Galerie nationale d’Ecosse et Académie royale écossaise. Ensemble monumental dessiné par William Henry Playfair, sur l'esplanade appelée The Mound.

William Henry Playfair construit plusieurs bâtiments de style néoclassique, dont la National Gallery of Scotland, la Royal Scottish Academy et l'église Saint-Stephen.

Eglise Saint-Stephen.

Le plan de la nouvelle ville (New Town) comprend une artère principale, George Street, avec de chaque côté une autre artère importante : Princes Street et Queen Street. Princes Street est aujourd’hui la principale rue commerçante d'Édimbourg.

L'architecture georgienne, style architectural des pays anglophones entre 1720 et 1840, est également très présente. A l'est et à l'ouest de George Street se trouvent les places de St Andrew's Square et Charlotte Square. La résidence officielle du premier ministre d’Écosse, Bute House, est visible sur le côté nord de Charlotte square.

Bute House.

Le succès de la nouvelle ville fut tel qu'elle s'est largement agrandie avec les années. Le plan du départ, très structuré, ne s'est pas maintenu et a fait place, dans les quartiers créés par la suite, à une disposition des rues plus pittoresque.

Edimbourg est capitale depuis 1532, le siège du Parlement écossais depuis le rétablissement de celui-ci en 1999. En 2022, sa population était de 526 470 habitants. C’est la deuxième ville d’Ecosse après Glasgow.